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#1767
1918 - Habitat vertical, Parole horizontale

Habitat vertical, Parole horizontale Ce projet prend la Cité-Modèle de Laeken comme cadre territorial. Cet ensemble urbain, caractérisé par la verticalité de l'habitat et l'idéalité ... (read more)
Habitat vertical, Parole horizontale Ce projet prend la Cité-Modèle de Laeken comme cadre territorial. Cet ensemble urbain, caractérisé par la verticalité de l'habitat et l'idéalité de sa conception, a depuis 1965 généré une histoire et une mémoire collectives que nous nous proposons de documenter au travers des vécus des habitants et de leurs usages du quartier.
  • 1918 - 01 - BNA-BBOT
  • L'interview est avec Mohamed, un employé des "Jeunes Jardiniers" depuis plus de 14 ans, spécialisé dans l'entretien des jardins et la supervision d'équipes. Il intervient pour former ses collègues aux techniques du métier. Bien qu'il ait travaillé autour de la Cité Modèle chez des clients, c'est sa première journée à cet endroit. Son rôle consiste à "dégrossir" le travail en éliminant les plantes envahissantes et en remettant le jardin dans son état d'origine. Malgré le manque de temps et le laissé-aller dans certaines parties du jardin, il se montre satisfait de pouvoir contribuer à l'entretien de cet espace qui demande beaucoup d'attention.

  • 1918 - 02 - BNA-BBOT
  • Dans cet enregistrement, Mohamed exprime son admiration pour la Cité Modèle, un espace urbain verdoyant rare en plein milieu de logements sociaux. Il remarque la présence de nombreuses infrastructures comme des espaces de jeux pour enfants et des coins fleuris, rendant le lieu agréable à vivre. Lorsqu'il compare la Cité Modèle à d'autres jardins qu'il a traversés dans sa carrière, il souligne la bonne conception du jardin, avec son harmonie de couleurs, ses espaces verts et ses sentiers. Il explique qu'il aime être entouré de verdure, une passion qui dépasse son métier de jardinier. Il raconte comment, dans sa rue à Forest, il a transformé l'environnement en plantant et en réhabilitant des plantes malades, apportant ainsi une deuxième vie à sa rue. Lui même vit dans une maison avec un jardin fleuri et un petit patio méditerranéen, où il cultive des plantes exotiques, des légumes et des fruitiers.

  • 1918 - 03 - BNA-BBOT
  • Mohamed explique que les habitants de la Cité Modèle semblent repliés sur eux-mêmes, limitant leurs interactions à des routines quotidiennes. Il estime que des activités collectives comme un potager pourraient encourager les échanges et renforcer les liens sociaux. Bien que la Cité dispose de beaux espaces verts, il manque des projets collectifs pour les animer. Il se définit comme un "homme de la terre", et exprime son besoin d'espace pour cultiver et créer, expliquant que la vie en appartement limite ce contact avec la nature. Il souligne que des initiatives communautaires pourraient inciter les habitants à mieux profiter de leur environnement.

  • 1918 - 04 - BNA-BBOT
  • Mohamed explique que le manque de connexion avec la nature à la Cité Modèle est lié aux contraintes sociales, notamment le faible pouvoir d'achat. Il propose d'organiser des brocantes de plantes pour encourager les échanges et initier les habitants à la verdure. Ces initiatives pourraient renforcer les interactions sociales. Pour lui, un bon entretien des espaces verts implique de donner aux plantes l'espace nécessaire et de maintenir les parterres propres, tout en préservant certaines zones plus sauvages, selon les directives des responsables, pour créer des coins champêtres.

  • 1918 - 05 - BNA-BBOT
  • Mohamed explique que laisser certains coins sauvages en ville permet de préserver la biodiversité, essentielle pour maintenir un équilibre naturel avec les insectes et la pollinisation. Il oppose cette vision à celle de tailler systématiquement, ce qui détruit cette "campagne en ville." Il critique les environnements où la biodiversité est négligée, préférant travailler dans des projets qui respectent la nature. Si on lui confiait la gestion de la Cité Modèle, il prioriserait des jardins collectifs pour favoriser l'interaction sociale et la connexion avec la nature. Ces espaces verts permettraient aux habitants de se rassembler, d'échanger et de revitaliser la cité en créant un esprit communautaire autour de la culture et du partage.

#1766
1917 - Festival National du Film Super 8

Christian Van Cutsem a participé à la deuxième version du Festival National Du Super 8 à Liège, en 1980 avec son film “La Chine A Visages Humains”. Passionné de cinéma depuis toujours, il a... (read more)
Christian Van Cutsem a participé à la deuxième version du Festival National Du Super 8 à Liège, en 1980 avec son film “La Chine A Visages Humains”. Passionné de cinéma depuis toujours, il a commencé avec une caméra Super 8 Beaulieu qu’il avait acheté à Jean-Claude Bronckart. Les premières images faites avec cette caméra étaient marquées par son militantisme. Par exemple, il documente en tant que jeune militant communiste la fête du drapeau rouge à Bruxelles ainsi que le mouvement lycéen de l’époque. Lors de cet entretien, Christian nous racontera son parcours comme animateur-cinéaste, son passage à la vidéo et l'importance du cinéma fait par soi-même. Pour lui, s’emparer du cinéma, veut dire exprimer des idées et faire des images qui, autrement, n’auraient pas eu leur place à la télé.
  • 1917 - 01 - BNA-BBOT
  • L'équipe de Peliskan explique que, grâce à un subside européen, iels ont acquis un scanner pour numériser divers formats de films, dont le Super 8, le 9,5 mm et le 16 mm. Iels envisagent de créer une base de données pour valoriser ces films, incluant des interviews et des projections. Christian Van Custem partage sa passion pour le cinéma, née de ses visionnages du Ciné-Club de minuit. Il raconte avoir acheté une caméra et commencé à filmer, évoquant son premier court-métrage sur une manifestation communiste à Bruxelles. Il souligne l'importance du cinéma comme moyen d'expression, en particulier pour des causes sociales et politiques. Christian Van Custem a principalement réalisé des documentaires, notamment à la Fondation Jacquemotte et au Centre Vidéo de Bruxelles, où il a lancé des ateliers vidéo pour divers publics. Il décrit son parcours de transition du Super 8 aux bandes vidéo plus lourdes, insistant sur l'importance d'un matériel accessible pour le public. Il a toujours combiné préoccupations sociales et artistiques. Enfin, il évoque deux films marquants : un film sur le mouvement lycéen et "La Chine à visage humain", un documentaire réalisé après un voyage en Chine en tant que représentant de la jeunesse communiste. Il conclut en insistant sur l'importance de faire des films authentiques, au-delà d'un simple regard d'auteur.

  • 1917 - 02 - BNA-BBOT
  • Il évoque son expérience de tournage en Chine, décrivant la nostalgie et le plaisir qu'il éprouvait à utiliser le Super 8, comparé à un gros crayon. Il se rappelle de la Chine post-Mao avec ses contrastes entre les villes émergentes et les campagnes pauvres. Il mentionne le peu de présence de personnes blanches à cette époque et comment les habitants réagissaient à sa présence. Il parle aussi de son style de tournage, préférant capturer des scènes de la vie quotidienne plutôt que des réunions formelles. Il se souvient d'avoir filmé des bicyclettes, des accidents, et des trains avec des étoiles rouges, tout en soulignant l'intérêt de capturer des scènes authentiques. Discussion sur la durée de son séjour en Chine, qui était d'environ 12 jours à 3 semaines, quand il avait 28 ans. Il précise qu'il a financé son film lui-même, avec peut-être un léger soutien de la Jeunesse communiste. Il parle aussi du processus de montage, évoquant comment il a appris à utiliser l'ellipse pour donner du rythme à ses films. Il aime le montage, mais préfère être présent aux côtés du monteur plutôt que de le faire seul. Enfin, il exprime sa frustration face à l'écriture de scénarios, préférant tourner plutôt que de passer trop de temps à écrire. Il souligne son envie de continuer à filmer, même bénévolement, et sa réticence à se considérer comme un auteur au sens traditionnel.

  • 1917 - 03 - BNA-BBOT
  • Il continue à évoquer l'ambiance particulière autour du Super 8 dans les années 1980, notamment à Saint-Gilles, où il fréquentait un festival même sans y présenter de films. Il décrit ce phénomène comme une "internationale du Super 8" en raison de la diversité et de la vitalité des films qui venaient du monde entier. Les couleurs vibrantes et puissantes du Super 8 l'ont particulièrement marqué, ce qui explique pourquoi il a reçu un prix pour l'image. Il souligne que son film en Chine n'a pas été fait pour le festival, mais qu'il l'a soumis par la suite, étant déjà un habitué de ce type d'événements. À l'époque, ce festival était l'un des seuls à présenter des films amateurs, dans le sens noble du terme, mêlant amateurs et professionnels, avec une forte dimension sociale. Il mentionne qu'il venait d'une famille modeste, mais sa passion pour le cinéma l'a poussé à acquérir une caméra d'occasion pour réaliser ses projets. Il évoque aussi les efforts bénévoles de Gigi, une amie impliquée dans le festival, ainsi que le rôle de certains amis dans la création d'autres festivals comme celui du film fantastique. Enfin, il relie cette énergie créative à l'héritage de mai 68, où des mouvements sociaux comme le féminisme, l'anti-psychiatrie, et la démocratisation de la culture ont émergé, influençant des initiatives comme le Centre Vidéo de Bruxelles. Il conclut sur l'importance de cet esprit de proximité avec les gens et de démocratisation de la culture, tout en notant que cette énergie particulière a façonné un véritable changement.

  • 1917 - 04 - BNA-BBOT
  • Il revient sur l'importance qu'a pris le mouvement hip-hop, surtout dans ses ateliers, en soulignant comment cette culture a été sous-estimée malgré son rôle crucial dans l'expression des jeunes issus de milieux populaires. Il note que le hip-hop, à travers la danse, le rap, le graffiti, et d'autres formes d'art, a permis à beaucoup de jeunes de s'approprier spontanément l'art et la culture, ce qui a influencé la manière dont il construisait ses films, bien que ceux-ci ne soient pas directement liés au hip-hop. Il parle ensuite des différentes formes vivantes et parfois spontanées des films en Super 8, qui se distinguaient par leur nature poétique, leur brièveté, et leur éloignement des formats conventionnels de la télévision. Ces films capturent des réalités que la télévision ignorait à l'époque, et ils provenaient de divers horizons, y compris du Canada et du Québec, où le 16 mm et d'autres formats étaient également utilisés. Il relie ces expériences à des tentatives similaires en France, où des cinéastes comme Chris Marker ont travaillé avec des ouvriers, leur fournissant des outils pour s'exprimer à travers le cinéma. Pour lui, le cinéma et le Super 8 font partie d'une énergie créative plus vaste, comparable à celle de la peinture, de la photographie ou de l'écriture. Il critique également l'éducation aux médias, qui selon lui se limite souvent à des discours sans pratique réelle. Pour lui, la meilleure éducation aux médias est celle qui passe par la pratique active du cinéma, ce qui permet aux jeunes de comprendre la construction des images et des discours. Enfin, il aborde l'importance de la diffusion des œuvres, notamment celles issues des milieux populaires. Il insiste sur le fait qu'il ne suffit pas de créer, il faut aussi donner aux œuvres la visibilité qu'elles méritent, ce que le festival Super 8 a réussi en plaçant la barre haute et en visant des diffusions dans des lieux prestigieux, plutôt que de reléguer les créations à des espaces marginaux.

#1765
1916 - 50 Voix

Si les voix de ceux qui négocièrent et signèrent les premiers accords de coopération entre la Belgique et le Maroc ont été médiatiquement entendues et relayées, les voix de tous les ... (read more)
Si les voix de ceux qui négocièrent et signèrent les premiers accords de coopération entre la Belgique et le Maroc ont été médiatiquement entendues et relayées, les voix de tous les travailleurs marocains venus concrétiser ces accords ont-elles pour leur part été écoutées? Nous partons collectivement à la rencontre de ces voix enfouies. 50 voix, 50 mémoires pour 50 vies bruxelloises qui se racontent et tissent l'étoile d'une mémoire collective. Iels sont arrivé·e·s entre 1964 et 2010, iels appartiennent à la post-histoire des accords belgo-marocains. Entre voix intérieures et cris de rage, cinquante voix se muent en une constellation sonore où visible et invisible, dicible et indicible se font écho et traversent les sentinelles de la mémoire, de l’identité, de la loyauté, de l’héritage et de l’appartenance. 50 voix, symboles de 50 années d’immigration marocaine à Bruxelles, porteuses d’un temps en cheminement, de rêves assouvis ou déçus, de silences, d’exils intérieurs et de conquêtes à venir.
  • 1916 - 01 - BNA-BBOT
  • Malika, surnommée Kika, se présente : elle a une petite famille avec deux enfants et un mari belge. Elle raconte le parcours de son père, arrivé en Belgique dans les années 60 pour travailler chez Volvo, une entreprise suédoise de construction automobile. Sa mère a rejoint plus tard dans les années 70. Elle décrit le contexte favorable dans lequel elle a grandi, grâce à la bienveillance des Suédois envers leurs ouvriers, ce qui a influencé la perception de son statut social. Son père, bien qu'analphabète en français, a évolué professionnellement, passant de simple ouvrier à responsable. Malika évoque aussi l'importance de l'immigration de son père pour des raisons économiques, d'abord en Algérie puis en Belgique, et compare positivement leur expérience en Belgique par rapport aux clichés des ghettos en France.

  • 1916 - 02 - BNA-BBOT
  • Malika explique que son père tenait à préserver leur identité berbère, insistant sur l'usage du Tamazight à la maison et emmenant régulièrement la famille au Maroc. Bien que leur immigration en Belgique ait été une réussite pour lui, ayant échappé à la famine, il trouvait difficile de s'adapter à la liberté et aux valeurs de ce nouveau pays. Il peinait à accepter que ses enfants soient influencés par d'autres normes, ce qui a parfois conduit à des tensions familiales.

  • 1916 - 03 - BNA-BBOT
  • Malika raconte comment elle a négocié entre la liberté offerte par la Belgique et les valeurs traditionnelles strictes de sa famille. L'école et le cinéma ont été ses principaux moyens d'émancipation. Elle a finalement quitté le foyer par le mariage, refusant les unions arrangées et choisissant son propre partenaire. Ce choix a entraîné un conflit majeur, nécessitant une demande officielle de la main à Nador, et elle a été bannie pendant deux ans pour avoir imposé ce mariage. Son parcours est marqué par une série de combats pour obtenir le contrôle de sa vie face à l'autorité paternelle.

  • 1916 - 04 - BNA-BBOT
  • Ce passage aborde la relation complexe entre une femme et son père autour de son mariage. Le père, cherchant à décourager les prétendants en imposant des conditions difficiles, espérait ainsi démontrer son pouvoir et la valeur de sa fille. Elle décrit la violence générationnelle verbale, comportementale et physique héritée des pratiques éducatives, et ses répercussions psychologiques. Enfin, elle reconnait que cette génération, bien que violente, avait aussi des valeurs morales élevées qui pouvaient être destructrices par leur exigence.

#1764
1915 - 50 Voix

Si les voix de ceux qui négocièrent et signèrent les premiers accords de coopération entre la Belgique et le Maroc ont été médiatiquement entendues et relayées, les voix de tous les ... (read more)
Si les voix de ceux qui négocièrent et signèrent les premiers accords de coopération entre la Belgique et le Maroc ont été médiatiquement entendues et relayées, les voix de tous les travailleurs marocains venus concrétiser ces accords ont-elles pour leur part été écoutées? Nous partons collectivement à la rencontre de ces voix enfouies. 50 voix, 50 mémoires pour 50 vies bruxelloises qui se racontent et tissent l'étoile d'une mémoire collective. Iels sont arrivé·e·s entre 1964 et 2010, iels appartiennent à la post-histoire des accords belgo-marocains. Entre voix intérieures et cris de rage, cinquante voix se muent en une constellation sonore où visible et invisible, dicible et indicible se font écho et traversent les sentinelles de la mémoire, de l’identité, de la loyauté, de l’héritage et de l’appartenance. 50 voix, symboles de 50 années d’immigration marocaine à Bruxelles, porteuses d’un temps en cheminement, de rêves assouvis ou déçus, de silences, d’exils intérieurs et de conquêtes à venir.
  • 1915 - 01 - BNA-BBOT
  • L’intervenant nous raconte qu'il a été très affecté par l'hospitalisation soudaine de sa mère, ce qui l'a poussé à réfléchir sur la vie et la mort. En voyant sa mère affaiblie, il a pris conscience de la fragilité de la vie et de l'importance de profiter du moment présent.. Il raconte qu’il a passé 13 ans en Espagne avant de revenir en France pour des raisons économiques, se remet en question sur ses choix de vie. Malgré cette période difficile, il a su se relever grâce à la résilience apprise de son père. Après 15 jours de réflexion, il se sent mieux et continue de réfléchir à son avenir.

  • 1915 - 02 - BNA-BBOT
  • L'intervenant explique qu'il est allé vivre en Espagne en raison de son homosexualité, incompatible avec sa famille musulmane traditionnelle en Belgique. Attiré par la culture espagnole et le climat ensoleillé, il a déménagé à 24 ans et s'est rapidement intégré, y vivant pendant 13 ans. La crise économique en Espagne l'a contraint à revenir en Belgique. Sa famille, qui vit sous le regard des autres, a mieux accepté son absence, permettant des ponts de se reconstruire. Sa mère sait son orientation sexuelle mais c'est un sujet tabou. Le retour en Belgique pose parfois des questions aux gens, mais il ne visite pas souvent ses parents, ce qui limite les confrontations.

  • 1915 - 03 - BNA-BBOT
  • L'intervenant parle de son expérience personnelle concernant les 50 ans d'immigration en Belgique. Il décrit son père, un immigrant marocain, comme un modèle de réussite, lui attribuant un 10 sur 10 pour son parcours. Son père a émigré en Belgique en 1965 avec l'espoir d'offrir un avenir meilleur à sa famille. Malgré son analphabétisme initial, il a appris à lire et écrire en français, ainsi qu'un peu d'espagnol et de néerlandais. Il a travaillé dur en tant qu'ouvrier aux forges de Clabecq jusqu'à sa retraite, mettant un fort accent sur l'éducation de ses enfants, dont plusieurs petits-enfants sont devenus universitaires.Il exprime sa fierté pour son père, qui malgré les difficultés, a réussi à créer une vie stable et prospère pour sa famille en Belgique.

  • 1915 - 04 - BNA-BBOT
  • L'intervenant évoque le moment difficile de la mort de son père, expliquant qu'il a pris conscience de la réalité de la mort lorsqu'il a vu son père décédé à la morgue. Il compare cette expérience à un mur, symbolisant la coupure définitive et le silence absolu de la mort. Il exprime le vide affectif ressenti, soulignant que rien ni personne ne peut combler l'absence de son père. Il évoque parle des valeurs inculquées par ses parents, telles que la gentillesse, l'amabilité, et le respect des autres. Il mentionne aussi le sentiment de néant, indiquant que bien que ses parents lui aient donné la vie et certaines valeurs, c'est à lui de se construire et de donner un sens à sa propre existence.

  • 1915 - 05 - BNA-BBOT
  • L’intervenant raconte avec humour et tendresse la visite de sa mère en Espagne. Il explique comment sa mère, analphabète et ne parlant ni français ni espagnol, a rencontré des difficultés lors de son voyage. Ensuite, il raconte une anecdote amusante sur leur promenade à la plage. Sa mère, portant son foulard traditionnel, monte pour la première fois sur une moto. Malgré ses appréhensions et ses craintes de tomber, elle finit par apprécier l'expérience et en rigole pendant tout le trajet. Il souligne l'importance de ces moments, réalisant son rêve de partager son monde avec sa mère.

  • 1915 - 06 - BNA-BBOT
  • L'intervenant critique les 50 ans d'immigration marocaine en Belgique, les considérant comme un échec. Il regrette que beaucoup de descendants d'immigrés, même après plusieurs générations, ne soient pas intégrés et se sentent perdus entre deux identités. Il reproche à certains parents immigrés de ne pas avoir encouragé l'intégration de leurs enfants, se contentant de profiter du système sans valoriser l'éducation.

  • 1915 - 07 - BNA-BBOT
  • L’intervenant considère que les 50 ans d'immigration marocaine en Belgique ne méritent pas d'être célébrés, les voyant comme un échec. Il estime que beaucoup de Marocains ne sont pas intégrés malgré les décennies passées. Il trouve lassant qu'on parle autant de l'immigration et souhaite que le sujet soit moins évoqué. Il préfère qu'on se concentre sur d'autres sujets importants et intéressants. Pour l’intervenant, le terme "immigration" a une connotation négative et ne mérite pas de célébration. Il affirme que de nombreuses personnes d'origine marocaine sont désormais belges et que cette double identité rend la célébration des 50 ans d'immigration inutile.

#1763
1914 - 50 Voix

Si les voix de ceux qui négocièrent et signèrent les premiers accords de coopération entre la Belgique et le Maroc ont été médiatiquement entendues et relayées, les voix de tous les ... (read more)
Si les voix de ceux qui négocièrent et signèrent les premiers accords de coopération entre la Belgique et le Maroc ont été médiatiquement entendues et relayées, les voix de tous les travailleurs marocains venus concrétiser ces accords ont-elles pour leur part été écoutées? Nous partons collectivement à la rencontre de ces voix enfouies. 50 voix, 50 mémoires pour 50 vies bruxelloises qui se racontent et tissent l'étoile d'une mémoire collective. Iels sont arrivé·e·s entre 1964 et 2010, iels appartiennent à la post-histoire des accords belgo-marocains. Entre voix intérieures et cris de rage, cinquante voix se muent en une constellation sonore où visible et invisible, dicible et indicible se font écho et traversent les sentinelles de la mémoire, de l’identité, de la loyauté, de l’héritage et de l’appartenance. 50 voix, symboles de 50 années d’immigration marocaine à Bruxelles, porteuses d’un temps en cheminement, de rêves assouvis ou déçus, de silences, d’exils intérieurs et de conquêtes à venir.
  • 1914 - 01 - BNA-BBOT
  • Aïcha, enseigne l'anglais, le néerlandais, l'espagnol et le français à Bruxelles. Dans ce début d’entretien elle va nous raconter que ses parents sont arrivés en Belgique en 1968, lorsqu'elle était bébé. Sa mère a insisté pour partir en voyant que beaucoup de Marocains quittaient leur village pour l'Europe, souhaitant échapper à l'oppression familiale. Sa mère vivait avec sa belle-mère, la deuxième femme de son grand-père, qui était autoritaire et aigrie. Cette situation poussait sa mère à chercher une meilleure vie ailleurs. Son père bien qu'il n'ait pas bénéficié directement de l'appel des ouvriers marocains vers la Belgique, a suivi ce mouvement en parallèle. Avant de venir en Belgique, son père a d'abord été en Allemagne.

  • 1914 - 02 - BNA-BBOT
  • Dans cette partie de l’entretient Aïcha nous raconte l'histoire d'un l’histoire de son père. Après avoir obtenu un passeport, il travaille d'abord en Allemagne, mais se sent isolé. Il est ensuite expulsé de l'Allemagne et retourne au Maroc pour ensuite arriver en Belgique rejoindre une partie de sa famille il travaille d'abord dans un carwash puis dans une usine de sirop, où il subit un accident de travail et devient invalide. Sa famille, composée de sa femme et de ses enfants, le rejoint en Belgique peu après. Ils s'installent à Ixelles, où ils sont parmi les rares Marocains du quartier, et la narratrice évoque les bons souvenirs de l'accueil des habitants.

  • 1914 - 03 - BNA-BBOT
  • La famille a vécu à Ixelles dans une grande maison mais a été expulsée après la mort de la propriétaire de la maison, menant à des années difficiles dans un petit appartement. La fille aînée, narratrice, a grandi isolée, sans beaucoup de soutien communautaire. Elle a assumé beaucoup de responsabilités familiales, notamment après que son frère aîné est parti en Espagne.

  • 1914 - 04 - BNA-BBOT
  • Aïcha nous raconte des souvenirs d'enfance, soulignant la froideur de sa mère et l'affection de son père. Il se souvient avoir souvent donné des conseils, même à un jeune âge. Un exemple marquant est lorsqu'il a confronté sa mère sur son manque d'affection, ce qui l'a bouleversé. Son père, en revanche, était très affectueux, lui chantant des chansons et l'entourant de tendresse.

  • 1914 - 05 - BNA-BBOT
  • Aïcha partage plusieurs anecdotes marquantes de son adolescence et de ses premières expériences de liberté. À 17 ans, elle obtient le soutien de son père pour voyager seule en Espagne, malgré les réticences de sa mère. Lors de ce voyage, elle se coupe les cheveux, symbolisant une première étape vers l'indépendance. Après le lycée, son parcours universitaire est influencé par ses professeurs de langues et une mésaventure lors d'un examen de maturité. À la suite de cet événement elle finira par s'inscrire en traduction et interprétation.

  • 1914 - 06 - BNA-BBOT
  • Aïcha décrit son parcours académique difficile, marqué par des problèmes avec une professeure d'espagnol. Malgré de bonnes compétences en interprétation, elle a échoué à cause des préjugés de cette professeure. Après cet échec, elle a changé d'école mais a encore rencontré des problèmes, cette fois-ci accusée de tricherie à tort. Finalement, elle a travaillé dans des associations pour jeunes et femmes, tout en poursuivant des études en soirée. Elle a réussi à obtenir une licence en sociologie et économie à l'UCL.

  • 1914 - 07 - BNA-BBOT
  • Aïcha raconte son parcours en tant que fille d'immigrés. Chez elle, on parlait berbère, mais ce n'était pas la langue qui posait problème, c'était le comportement de sa famille. Elle s'est souvent sentie incomprise et isolée. Plus tard, travailler dans une association de femmes l'a aidée à mieux comprendre et à se rapprocher de sa culture. À travers ses interactions avec d'autres femmes berbères et marocaines en Belgique, elle a trouvé des affinités et a pu poser des questions sur leurs vies, ce qui lui a permis de mieux accepter et intégrer sa double culture. Elle a aussi enseigné le français à des femmes berbères, ce qui l'a aidée à créer un lien avec ses origines.

  • 1914 - 08 - BNA-BBOT
  • Aïcha partage son sentiment de ne plus se sentir tiraillée entre deux cultures. Elle se considère principalement comme belge, même si elle respecte profondément ses origines marocaines. Elle a grandi en se construisant elle-même, sans ressentir une forte pression culturelle ou sociale de sa communauté d'origine. Bien qu'elle admire certaines qualités des femmes marocaines, elle ne se sent pas intrinsèquement biculturelle. Son seul lien tangible avec la culture marocaine est son apparence physique. Elle se souvient d'une visite au Maroc à l'âge de huit ans comme d'une révélation sur ses origines, mais souligne que, dans son quotidien en Belgique, elle n'a pas été imprégnée par la culture marocaine.

  • 1914 - 09 - BNA-BBOT
  • Aïcha exprime ses sentiments sur l'accord de célébration des 50 ans d'immigration, l'interlocutrice exprime que pour elle, l'aspect le plus significatif est la possibilité pour les gens d'exprimer leur vécu d'immigration. Elle-même n'a pas reçu ces explications de la part de ses parents et trouve dans ces témoignages une forme d'identification et de compréhension sur ses propres origines. Elle pense que ses parents ont choisi de ne pas partager ces histoires pour la protéger et préserver leur intégrité. Elle exprime aussi une certaine frustration et une tristesse de ne pas avoir pu établir de lien fort avec sa mère, ce qui a influencé négativement plusieurs aspects de sa vie, y compris ses relations personnelles et professionnelles. Elle mentionne avoir entamé un travail sur elle-même depuis l'âge de 30 ans pour résoudre ces problèmes.

  • 1914 - 10 - BNA-BBOT
  • La dernière partie de l'entretient capture les complexités de la formation de l'identité dans le contexte du multiculturalisme, abordant les thèmes de l'appartenance, de l'authenticité, de l'adaptation et de l'autonomie personnelle. Le récit d'Aïcha reflète un parcours de prise de conscience de soi et d'introspection façonné par l'héritage culturel et les expériences personnelles.

#1762
1913 - 50 Voix

Si les voix de ceux qui négocièrent et signèrent les premiers accords de coopération entre la Belgique et le Maroc ont été médiatiquement entendues et relayées, les voix de tous les ... (read more)
Si les voix de ceux qui négocièrent et signèrent les premiers accords de coopération entre la Belgique et le Maroc ont été médiatiquement entendues et relayées, les voix de tous les travailleurs marocains venus concrétiser ces accords ont-elles pour leur part été écoutées? Nous partons collectivement à la rencontre de ces voix enfouies. 50 voix, 50 mémoires pour 50 vies bruxelloises qui se racontent et tissent l'étoile d'une mémoire collective. Iels sont arrivé·e·s entre 1964 et 2010, iels appartiennent à la post-histoire des accords belgo-marocains. Entre voix intérieures et cris de rage, cinquante voix se muent en une constellation sonore où visible et invisible, dicible et indicible se font écho et traversent les sentinelles de la mémoire, de l’identité, de la loyauté, de l’héritage et de l’appartenance. 50 voix, symboles de 50 années d’immigration marocaine à Bruxelles, porteuses d’un temps en cheminement, de rêves assouvis ou déçus, de silences, d’exils intérieurs et de conquêtes à venir.
  • 1913 - 01 - BNA-BBOT
  • L’intervenante, 42 ans, employée, vit à Bruxelles, elle raconte que ses parents sont venus du Maroc pour travailler, son père étant ouvrier non qualifié puis chauffeur-livreur. Ils avaient initialement prévu de retourner au Maroc, mais ont finalement décidé de rester en Belgique pour être proches de leurs enfants et petits-enfants. Elle décrit son enfance dans un quartier avec une forte identité culturelle marocaine, entourée de familles similaires. À l'école primaire, son lien culturel restait fort, mais au secondaire, elle a découvert une diversité culturelle et sociale après avoir été transférée dans une école avec un niveau social plus élevé. Cette transition a été difficile pour l’intervenante, qui se sentait différente et envahie de sentiments nouveaux en observant les modes de vie plus privilégiés de ses camarades. Cependant, cette expérience s'est révélée enrichissante, lui permettant de surmonter ses peurs, de trouver son identité et de mieux comprendre et accepter la diversité.

  • 1913 - 02 - BNA-BBOT
  • L'intervenante parle de son expérience de vie avec une biculturalité. Elle a grandi en Belgique, se sentant bruxelloise, mais ses parents insistaient sur ses racines marocaines. Cela a créé un conflit d'identité, renforcé par la procédure pour obtenir la nationalité belge à ses 18 ans. Elle se sentait réduite par les stéréotypes et la perception des autres, ce qui l'a poussé à redéfinir son identité comme belge avec une composante culturelle arabo-berbère-musulmane. Elle a décrit son lien avec la culture marocaine à travers les traditions familiales et religieuses. En grandissant, elle a développé sa propre spiritualité, croyant en une force supérieure basée sur l'amour et rejetant les aspects liberticides et violents des religions monothéistes. Pour vivre en paix, elle recherche des personnes partageant ses valeurs de solidarité, d'honnêteté et de non-violence, et s'éloigne des interactions agressives.

  • 1913 - 03 - BNA-BBOT
  • L'intervenante exprime son ressenti face à un repli identitaire grandissant dans la communauté d'origine marocaine, ainsi que dans la société en général. Elle mentionne une montée des partis extrémistes en Europe et un climat d'islamophobie qui l'affecte, malgré sa propre distanciation de la pratique religieuse. Elle déplore le traitement médiatique sans nuance des questions liées à l'islam et ressent une insulte constante envers sa composante culturelle. Elle critique également la célébration des 50 ans d'immigration marocaine, la trouvant réductrice et déconnectée des réalités actuelles. Elle appelle à une approche plus moderne, mettant en avant les contributions positives et contemporaines des générations actuelles plutôt que de se concentrer sur l'histoire de leurs parents. Elle pense que les initiatives actuelles sur l'immigration perpétuent une vision stéréotypée et dépassée de la communauté, ne reflétant pas sa diversité et son dynamisme.

  • 1913 - 04 - BNA-BBOT
  • La discussion porte sur la commémoration des 50 ans d'immigration marocaine en Belgique. La génération des parents a souvent réalisé ses objectifs, tandis que la deuxième génération vit entre deux cultures et la troisième génération s'identifie soit à la culture belge, soit à la culture marocaine. Hakema explique que la deuxième génération, grâce à l'éducation et à l'expérience, a résolu ses problèmes d'identité et se considère profondément belge. Cependant, des clichés persistent des deux côtés, alimentés par des discours populistes et certains médias. L'intervenante critique la loi contre le port de la burqa, la considérant populiste et inefficace, et appelle à des actions plus significatives pour la parité et le bien-être des femmes. Elle conclut en disant qu'elle aimerait être reconnue simplement pour ce qu'elle est, sans être réduite à ses origines culturelles.

  • 1913 - 05 - BNA-BBOT
  • Hakema explique les responsabilités qu'elle a assumées dans sa famille en raison de l'analphabétisme de ses parents. Dès son jeune âge, elle a été surnommée "l'intellectuelle de la maison" et s'est sentie investie de la mission de réussir à l'école et d'aider ses sœurs à en faire de même. Elle raconte comment elle a dû faire leurs devoirs avant de faire les siens, imiter la signature de son père pour les bulletins scolaires et gérer les listes de fournitures scolaires. En rétrospective, elle réalise que ces responsabilités ont empiété sur son insouciance d'enfant, mais à l'époque, elle ne s'en rendait pas compte. Aujourd'hui, elle continue d'assumer des tâches administratives pour sa famille, même après la mort de son père, et se rend compte de l'impact que cela a eu sur sa vie.

  • 1913 - 06 - BNA-BBOT
  • Hakema aborde la question de l'émancipation et de la solitude nécessaire pour se détacher de sa famille et tracer son propre chemin. Elle raconte son expérience de départ de chez ses parents, qui ont strictement contrôlé ses sorties et ses horaires même lorsqu'elle était à l'université. Cela l'a menée à une crise psychologique, et elle a fini par quitter la maison, ce qui a été vécu comme une trahison par ses parents. Pendant longtemps, ses parents lui ont refusé la parole, ce qui l'a poussée à revenir par la suite. Cependant, elle est repartie pour vivre seule et travailler afin de payer ses études. Elle évoque la difficulté d'être différente du modèle attendu par ses parents, qui voulaient qu'elle suive un parcours traditionnel : se marier, quitter la maison avec son mari et avoir des enfants. Elle souligne qu'elle n'a pas choisi d'être différente mais que c'est sa personnalité qui l'a poussée à suivre un chemin qui lui convenait, même si cela impliquait de grandes souffrances et des conflits internes. Le chemin vers l'harmonie avec elle-même a été long et ardu, nécessitant une forte force de caractère pour ne pas sombrer dans la dépression. Elle admet que le prix à payer pour cette sérénité a été élevé, mais il était nécessaire pour qu'elle puisse être en paix avec elle-même, malgré les nombreuses difficultés rencontrées en cours de route.

  • 1913 - 07 - BNA-BBOT
  • Hakema cherche des moyens pour progresser sur le chemin de l'émancipation et de l'intégration culturelle. Elle insiste sur l'importance de la curiosité intellectuelle, des amitiés enrichissantes, ainsi que de l'indépendance financière et professionnelle, surtout pour les femmes. Elle souligne qu'il est crucial de se libérer des stéréotypes et de reconnaître que chaque individu, quelle que soit son origine ou sa culture, partage des émotions similaires telles que la joie, la peur et la tristesse. En définitive, elle plaide pour une reconnaissance de la diversité humaine tout en valorisant l'unité fondamentale des expériences émotionnelles humaines. Cette discussion montre que pour atteindre une harmonie personnelle et culturelle, il est nécessaire de s'ouvrir à la compréhension des autres, d'explorer différentes perspectives culturelles, et de cultiver une confiance en soi basée sur une identité authentique et non contrainte par des attentes sociales préétablies.

  • 1913 - 08 - BNA-BBOT
  • Dans cette partie de l'interview Hakema encourage plutôt à l'action et à montrer leur valeur dans la société belge. Envers la Belgique, elle critique les politiciens pour leur manque de courage à réformer le système éducatif et à promouvoir la mixité sociale et culturelle dans les écoles. Elle partage son expérience de longtemps se sentir coincée entre deux cultures, mais finalement, elle a trouvé son chemin vers une intégration personnelle en acceptant et en intégrant ses deux identités culturelles sans en rejeter aucune. Elle se définit maintenant comme belge d'origine belge avec une composante culturelle arabo-berbère-musulmane, représentant une fusion harmonieuse de ses héritages culturels.

#1761
1912 - 50 Voix

Si les voix de ceux qui négocièrent et signèrent les premiers accords de coopération entre la Belgique et le Maroc ont été médiatiquement entendues et relayées, les voix de tous les ... (read more)
Si les voix de ceux qui négocièrent et signèrent les premiers accords de coopération entre la Belgique et le Maroc ont été médiatiquement entendues et relayées, les voix de tous les travailleurs marocains venus concrétiser ces accords ont-elles pour leur part été écoutées? Nous partons collectivement à la rencontre de ces voix enfouies. 50 voix, 50 mémoires pour 50 vies bruxelloises qui se racontent et tissent l'étoile d'une mémoire collective. Iels sont arrivé·e·s entre 1964 et 2010, iels appartiennent à la post-histoire des accords belgo-marocains. Entre voix intérieures et cris de rage, cinquante voix se muent en une constellation sonore où visible et invisible, dicible et indicible se font écho et traversent les sentinelles de la mémoire, de l’identité, de la loyauté, de l’héritage et de l’appartenance. 50 voix, symboles de 50 années d’immigration marocaine à Bruxelles, porteuses d’un temps en cheminement, de rêves assouvis ou déçus, de silences, d’exils intérieurs et de conquêtes à venir.
  • 1912 - 01 - BNA-BBOT
  • Le participant raconte son histoire personnelle, commençant par ses parents qui sont arrivés en Belgique dans les années 60. Il explique que cette migration a eu un impact émotionnel sur sa mère, ce qu'il pense avoir ressenti même avant sa naissance. Né en Belgique, il exprime sa satisfaction d'y vivre mais souligne les inégalités et les discriminations auxquelles il est confronté en tant que personne issue de l'immigration.

  • 1912 - 02 - BNA-BBOT
  • Le participant partage son expérience personnelle en grandissant en tant qu'enfant d'immigrés en Belgique. Il commence par évoquer les discriminations qu'il a rencontrées dès son jeune âge, notamment dans des activités extrascolaires comme les discothèques où lui et ses amis étaient souvent refusés sans raison valable. Cette exclusion sociale l'a poussé, avec ses amis, à fréquenter des endroits tenus par des personnes issues de leur communauté. Aujourd'hui, à 38 ans, il exprime sa satisfaction dans sa carrière mais souligne les défis qu'il a rencontrés, notamment dans le milieu universitaire qui peut être particulièrement exigeant et discriminant envers les enfants d'immigrés. Malgré cela, il reconnaît avoir eu de la chance dans certains aspects, comme la recherche d'un logement, où il n'a pas ressenti de discrimination manifeste.

  • 1912 - 03 - BNA-BBOT
  • La discussion tourne autour de l'impact émotionnel et psychologique de l'immigration sur la mère du participant et sur lui-même. Le participant explique comment sa mère, ayant vécu neuf mois de grossesse dans des conditions difficiles et avec une grande charge émotionnelle, lui a transmis ce stress et cette tristesse. Il utilise une métaphore touchante pour illustrer cette transmission d'émotions. Le participant exprime une certaine frustration et colère envers l'idée que la vie en Belgique serait "meilleure" et remet en question ce narratif.

  • 1912 - 04 - BNA-BBOT
  • L'intervenante raconte être née en Belgique en 1972, mais avoir passé ses premières années à Tanger, une décision difficile pour sa mère. Plus tard, elle décide de quitter la Belgique pour vivre au Maroc, se sentant constamment obligée de se justifier et épuisée par le rejet et le racisme. Elle explique que ses parents avaient toujours rêvé de retourner au Maroc, mais que son propre rapport au pays est différent. Bien qu'elle n'ait pas de repères géographiques personnels là-bas, elle trouve plus de paix et de reconnaissance de son identité au Maroc. Elle critique l'hypocrisie et le manque de sincérité de certaines personnes en Belgique, évoquant le sentiment d'être utilisée pour faire bonne figure.

  • 1912 - 05 - BNA-BBOT
  • Dans cette interview l'intervenante évoque la complexité des attentes d'intégration en Occident, expliquant son incompréhension et son sentiment d'être attaquée sur ses origines, une chose qu'elle ne peut pas changer. Elle critique l'hypocrisie de certaines personnes qui, tout en prônant l'intégration, ne montrent pas de véritable acceptation. Elle pointe les dangers de l'exclusion, qui poussent certains jeunes à se radicaliser et partir en Syrie, faute de se sentir acceptés dans leur pays d'accueil.

#1760
1911 - Brico

Place du Jeu de Balle
Témoignage de deux personnes du Syndicat des Immenses dans le cadre du projet Brico. Il s’agit d’un outil d’intervention dans des micro-quartiers. Durant trois jours, un espace d’accueil, ... (read more)
Témoignage de deux personnes du Syndicat des Immenses dans le cadre du projet Brico. Il s’agit d’un outil d’intervention dans des micro-quartiers. Durant trois jours, un espace d’accueil, d’échange et d’écoute à destination des habitant·e·s est mis en place. Pour créer une atmosphère cordiale, du café, du thé et un repas sont servis au cours de la journée. L’objectif principal de ce dispositif est de réparer ensemble la relation entre l’habitant·e et son quartier (voisin·e·s, collectifs citoyen·e·s, associations, institutions locales, …).
  • 1911 - 01 -BNA-BBOT
  • Dans cet extrait, Isabelle du Syndicat des Immenses partage son point de vue sur divers aspects des lieux sociaux et des services sociaux, en particulier sur l'accessibilité et l'accueil des personnes dans la précarité. Isabelle souhaite une amélioration de l'accueil et du traitement des personnes dans les lieux sociaux, une meilleure information et accessibilité, ainsi qu'une révision des politiques restrictives pour créer des environnements plus inclusifs et respectueux des droits des usagers.

  • 1911 - 02 -BNA-BBOT
  • L’un des intervenant explique comment il s'est impliqué dans ce syndicat, né d'une initiative visant à créer un groupe pour les précaires. Le syndicat a évolué pour s'appeler "Syndicat des Immenses", un acronyme signifiant "Individu dans une Merde Matérielle Énorme, mais Non Sans Exigence". Le groupe se concentre principalement sur les problématiques de logement, mais s'adresse aussi à d'autres formes de précarité.

  • 1911 - 03 -BNA-BBOT
  • Le dialogue porte sur l'importance et les avantages d'être organisé en syndicat pour les personnes sans-abri, ainsi que sur les défis et les expériences personnelles liées à cette situation. Le Syndicat des Immenses a été créé pour offrir une visibilité et une voix aux sans-abri, car ils étaient historiquement absents des tables de discussion et de décision. Les décisions au sein du syndicat sont prises de manière collective lors de réunions hebdomadaires. Bien que des progrès aient été réalisés, comme la création du masterplan visant à éliminer le sans-abrisme d'ici 2030, les défis liés au logement persistent, et les solutions actuelles restent insuffisantes pour répondre à tous les besoins.

  • 1911 - 04 -BNA-BBOT
  • Le dialogue aborde les changements survenus au fil du temps concernant le logement et la précarité à Bruxelles. Autrefois, il était plus facile de trouver un logement en consultant les annonces papier, même après une expulsion. Aujourd'hui, pour ceux qui dépendent du CPAS, trouver un logement sur le marché privé est pratiquement impossible. Les logements sociaux sont insuffisants, et les listes d'attente sont extrêmement longues. L’intervenant et d'autres soulignent l'importance du "Syndicat des Immenses" et des squats comme solutions temporaires. Ils dénoncent les pratiques des autorités et des propriétaires qui sabotent les bâtiments pour empêcher l'occupation par les précaires, aggravant ainsi les problèmes de logement et de santé mentale.

  • 1911 - 05 - BNA-BBOT
  • La discussion explore le droit au logement, en abordant la régulation des loyers et la nature des logements publics. Le participant critique la spéculation immobilière et propose une régulation des loyers pour assurer un accès stable et équitable au logement. Il souligne que le système actuel est précaire et peut rapidement conduire à la rue, ce qui a des conséquences graves sur la santé mentale. Concernant les logements publics, il met en avant le besoin de réhabiliter les logements vacants sans nécessairement investir dans de nouvelles constructions. Il critique le concept de logement social actuel, qui, selon lui, stigmatise et enferme les gens dans une situation précaire plutôt que de les aider à se réinsérer dans la société. Pour lui, tous les logements devraient être socialement responsables, et la privatisation des logements par une partie de la société crée des inégalités injustes.

  • 1911 - 06 - BNA-BBOT
  • La discussion se termine par une clarification sur les liens entre les intervenants et l'organisation Doucheflux. Le participant explique que le syndicat des Immenses est soutenu matériellement par Doucheflux. Il mentionne que Doucheflux fournit des locaux et du café, bien que les ressources soient de plus en plus limitées.

#1759
1910 - Brico

Place du Jeu de Balle
Témoignage d'une personne venue au Brico. Il s’agit d’un outil d’intervention dans des micro-quartiers. Durant trois jours, un espace d’accueil, d’échange et d’écoute à ... (read more)
Témoignage d'une personne venue au Brico. Il s’agit d’un outil d’intervention dans des micro-quartiers. Durant trois jours, un espace d’accueil, d’échange et d’écoute à destination des habitant·e·s est mis en place. Pour créer une atmosphère cordiale, du café, du thé et un repas sont servis au cours de la journée. L’objectif principal de ce dispositif est de réparer ensemble la relation entre l’habitant·e et son quartier (voisin·e·s, collectifs citoyen·e·s, associations, institutions locales, …).
  • 1910 - 01 - BNA-BBOT
  • Thi-Ba, parle de sa découverte et de son engagement dans le quartier des Marolles à Bruxelles. Originaire du Vietnam, elle a découvert des restaurants sociaux, comme La Samaritaine et Nativitas, et travaille bénévolement à La Petite Maison. Elle apprécie l'aspect communautaire et les diverses activités offertes par La Petite Maison, y compris des repas, des sorties et des excursions.

  • 1910 - 01 - BNA-BBOT
  • Le témoignage de Thi-Ba illustre les défis et les opportunités que peuvent rencontrer les personnes engagées dans le bénévolat. Sa résilience face aux difficultés professionnelles et personnelles, ainsi que son engagement continu à La Petite Maison, montrent l'importance du soutien communautaire et des activités sociales. Ses remarques sur les transports en commun soulignent également la nécessité d'un système accessible et bien informé pour tous les usagers.

  • 1910 - 03 - BNA-BBOT
  • Thi-Ba partage son expérience personnelle et ses défis liés à la recherche de logement social et à la vie quotidienne à Woluwe. Elle souligne l'importance de l'information, de l'accès équitable aux services et du soutien communautaire pour les résidents des logements sociaux, tout en critiquant les lacunes actuelles et en appelant à des améliorations.

  • 1910 - 04 - BNA-BBOT
  • Thi-ba met en avant l'importance de l'information, de la lutte contre les préjugés, de l'engagement communautaire, et de la solidarité face aux défis économiques et sociaux. Son témoignage illustre une approche proactive et résiliente face aux difficultés de la vie quotidienne.

  • 1910 - 05 - BNA-BBOT
  • Dans cet extrait de la conversation, Thi-Ba partage son parcours personnel et professionnel, ainsi que son arrivée en Belgique. Elle explique qu'elle est née au Vietnam et qu'elle a été adoptée, elle est arrivée en Belgique à l’âge de 5 ans. Elle exprime de la gratitude envers la Belgique, soulignant que c'est un pays accueillant et généreux qui accepte de nombreux étrangers.

  • 1910 - 06 - BNA-BBOT
  • Thi-Ba exprime une vision positive de la Belgique, décrivant le pays comme accueillant et généreux, malgré les défis actuels. Elle insiste sur le fait que personne n'est vraiment seul et qu'il y a toujours des moyens de trouver du soutien et de l'accompagnement. Elle revient également sur les différentes activités culturelle qu’elle pratique.

  • 1910 - 07 - BNA-BBOT
  • Thi-Ba appelle à un équilibre entre les progrès technologiques et le maintien de l'inclusion sociale pour toutes les générations, en particulier pour ceux qui ne sont pas familiers avec la technologie. Elle partage son observation que beaucoup de personnes âgées se sentent exclues ou malheureuses parce qu'elles ne maîtrisent pas la technologie moderne.

#1758
1909 - Brico

Place du Jeu de Balle
Témoignage d'une personne venue au Brico. Il s’agit d’un outil d’intervention dans des micro-quartiers. Durant trois jours, un espace d’accueil, d’échange et d’écoute à ... (read more)
Témoignage d'une personne venue au Brico. Il s’agit d’un outil d’intervention dans des micro-quartiers. Durant trois jours, un espace d’accueil, d’échange et d’écoute à destination des habitant·e·s est mis en place. Pour créer une atmosphère cordiale, du café, du thé et un repas sont servis au cours de la journée. L’objectif principal de ce dispositif est de réparer ensemble la relation entre l’habitant·e et son quartier (voisin·e·s, collectifs citoyen·e·s, associations, institutions locales, …).
  • 1909 - 01 - BNA-BBOT
  • Anne-Marie offre un aperçu de son engagement et de son lien avec Bruxelles à travers le bénévolat, contrastant avec sa résidence permanente à Berchem-Saint-Agathe. Son expérience met en lumière l'importance du contact humain et de l'engagement communautaire dans l'enrichissement personnel et social.

  • 1909 - 02 - BNA-BBOT
  • Anne-Marie illustre une perspective contrastée sur l'interaction avec les services de santé et la technologie, mettant en avant l'importance du contact humain dans un environnement de plus en plus numérisé. Sa préférence pour le "vieux système" reflète un désir de simplicité et de connexion personnelle dans ses interactions quotidiennes.

  • 1909 - 03 - BNA-BBOT
  • Cette partie de l'interview met en lumière les défis auxquels Anne-Marie est confrontée dans sa quête de soutien médical et social, ainsi que ses choix personnels influencés par son histoire et ses expériences. Sa critique du système de soins et son désir de simplicité et de contact humain direct soulignent les tensions entre les attentes personnelles et les réalités modernes de la vie quotidienne.

  • 1909 - 04 - BNA-BBOT
  • Cette section met en lumière l'importance pour Anne-Marie de bien manger et de profiter de ses repas dans un environnement calme et agréable. Sa volonté de découvrir de nouveaux endroits pour manger et de savourer ses repas reflète une approche positive et réfléchie de la nourriture, tout en soulignant l'importance de s'adapter aux changements dans sa vie quotidienne.

  • 1909 - 05 - BNA-BBOT
  • Elle nous exprime ses divers problèmes dans sa vie quotidienne et nous exprime les diverses complexités auxquelles elle se confronte dans sa vie quotidienne, dans un monde en constante évolution. Les diverses réflexions faite par Anne-Marie sur les relations sociales, les transports urbains et les conditions météorologiques illustrent une perspective nuancée sur la vie moderne et les ajustements nécessaires pour maintenir une qualité de vie satisfaisante.

  • 1909 - 06 - BNA-BBOT
  • Cette partie de l'interview met en évidence les défis persistants auxquels les personnes âgées peuvent être confrontées dans les quartiers urbains, ainsi que les suggestions constructives pour améliorer leur qualité de vie. Les réflexions d’Anne-Marie illustrent non seulement les difficultés personnelles qu'elle rencontre, mais aussi son désir d'apporter des changements positifs pour les autres membres de sa communauté.

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